Né le 12 juillet 1927 à Lyon

Robert ROCCA reste attaché à la représentation du corps féminin mais cette fidélité à un thème, n'a pas épuisé l'inspiration.

Le sculpteur développe son langage, se dégage du cercle fermé des maternités, des formes lovées sur elles-mêmes et se donne une liberté  nouvelle.

Une dynamique s’amorce, la plénitude prend sa place dans un espace où se forme une harmonie plus vibrante.

Sculptures terriennes, enracinées et pourtant prêtes à se développer dans l'air avec une puissance qui trouverait sa dimension dans un art encore plus monumental peut-être. L'utilisation de matériaux classiques, bois, pierre, bronze, convient à cette sculpture qui prend sa place dans une lignée où brille la figure de Laurens. Sans en être le disciple ou l'imitateur, comme lui, il se rattache à une tradition qui remonte au Moyen Age et a été reprise en compte par les cubistes.

Le rayonnement des sculptures de ROCCA tient à la concentration des volumes et à la clarté des courbes qui restituent la vie et le mouvement tout en s'écartant d’une représentation réaliste dont le sculpteur n'a rien à faire. Le plus souvent ROCCA casse harmonie d'une manière assez violente en introduisant un angle inattendu dans le jeu des courbes. Cette intervention surprend et dérange car l'imagination aime suivre une voie tracée et ne pas être déportée de son parcours.

Il amorce une rupture par une nécessité dictée par son propre imaginaire et sa volonté de ne pas se laisser entraîner par le jeu subtil des formes mais au contraire de toujours maîtriser sa recherche du volume.

L'œuvre de ROCCA s'annonce comme la manifestation lyrique d'une imagination en prise directe avec les forces positives de l'univers dominé par la figure d'Héra.

N. POSTNIKOWA